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  • Ker Asia

Alive


Littéralement ‘‘Vivant’’, cet autre film de zombies pourra-t-il se démarquer de tout ce qui a été produit jusqu’à présent ?


On se souvient encore du très réussi ‘‘Dernier train pour Busan’’ et une soi-disant suite, du même réalisateur, avec ‘‘Peninsula’’ – qui reprend d’ailleurs le même thème de la survie que le premier – mais sans jamais pouvoir se raccrocher à ses wagons, ni lui succéder en dépit des moyens mis en œuvre sans parler de ces fameux zombies. Comme on peut s’en douter, ils sont de nouveau omniprésents dans ce film puisqu’il s’agit, encore une fois, de leur survivre ou de leur échapper tout du moins.


En cela, ces trois titres ont quelque chose en commun si ce n’est que ‘‘Alive’’ ne se livre pas à des courses poursuites haletantes entre survivants et zombies – même si la séquence finale ne peut l’éviter – car il s’agit, cette fois-ci, de raconter comment les héros du film (Yoo Ah-in alias Joon woo bientôt rejoint par Park Shin-hyea alias Yoo-bin) comptent se sortir d’une situation horrifique alors que toute une ville se trouve soudainement envahie par des monstres. Forcément effrayés, l’un comme l’autre se retrouvent de surcroît isolés, et en quelque sorte, assiégés dans leur appartement respectif avec pour seule perspective, devenir des zombies à leur tour ou se frayer un passage par la force quitte à les affronter pour échapper à un sinistre sort.


Dans ce film, il y a ainsi plusieurs temps où rien ne se passe vraiment – au début en tout cas – si ce n’est qu’entre désespoir, résignation, résistance, une évolution va se produire dans l’esprit de nos protagonistes puisque ne rien faire c’est se condamner et tenter quelque chose, c’est se donner, au moins, une chance de rester vivant. Articulé autour d’une thématique simple qui est celle de la survie par dessus tout, ‘‘Alive’’ ne s’est pas risqué à des considérations métaphysiques comme on pourrait le craindre fort heureusement. Passé le moment d’épouvante, du comment, du quoi faire où tout peut traverser l’esprit dans pareilles circonstances et parce qu’il faut affronter la réalité malgré tout, le film plonge brutalement le spectateur au cœur de l’action. Elle pourrait ressembler à quelque chose comme courage ! Fuyons ! D’autant que la situation va très vite s’accélérer d’ailleurs.


Notons au passage que les zombies – loin d’être réduits qu’à un rôle de monstres sanguinaires et uniquement animés par un instinct animal – ont conservé ici, une partie de leurs capacités de discernement ce qui est pour le moins inédit. On est plus dans une présentation, jusqu’à présent classique pour ne pas dire convenue du mort-vivant vaguement débile, mais à des créatures réellement effrayantes et particulièrement agressives car elles peuvent communiquer entre elles et même s’associer pour assouvir leurs besoins de chair humaine. Sans trop en dire pour ne pas spoiler le film et sans vouloir disserter inutilement sur le comportement des uns et des autres, disons que toute l’intrigue consiste à explorer la question de la survie dont le film en fait non seulement son architecture mais également son moteur. Cependant et au-delà de cet impératif, c’est surtout l’angle d’écriture adopté pour développer le thème qui est intéressant.


Le parti pris du scénario consiste donc à ne pas céder à l’horreur à tout prix mais de privilégier, au contraire, la psychologie des protagonistes – quitte à passer par des banalités parce que les héros sont des gens ordinaires dans lesquels chacun pourrait s’identifier – tout en cultivant une atmosphère d’angoisse permanente et ce, jusqu’à la fin. C’est à dire en montrant des monstres assoiffés de sang dans pratiquement tous les recoins du film – quand il s’agit de jeter un œil par la fenêtre ou la lorgnette d’une porte par exemple – et empêcher le spectateur de s’évader d’un huis clos puisqu’il n’y a pas d’échappatoire possible.


Que dire de plus ? ‘‘Alive’’ est un film abouti et très bien réalisé. L’histoire est bien amenée même s’il faut ‘‘patienter’’ une petite heure avant de pouvoir se frotter à une horde de zombies mais l’attente mérite le détour. Le tout est servi par un dialogue qui sonne juste. Aucune incohérence ne vient gâcher l’ensemble, les personnages sont convaincants grâce à la qualité de jeu des acteurs. Elle n’est pas entachée par le moindre pathos – ce qui est plutôt surprenant pour une production coréenne d’ordinaire très expressive dans ce registre – de même que les scènes de lutte se déroulent dans des endroits exigus comme pour renforcer leur réalisme. En un mot, c’est bien maîtrisé au niveau des émotions et le gain en terme d’efficacité permet de garder un rythme tendu sans perdre en lisibilité. C’est bien vu et c’est une très bonne surprise car ne n’était pas gagné d’avance, loin s’en faut.


Enfin et contrairement à certaines réalisations considérées d’emblée comme des blockbusters, ‘‘Alive’’ est sans prétention mais il réussit là où beaucoup échouent avec de plus gros moyens. C’est à dire raconter quelque chose qui tient debout et qui parvient surtout à retenir l’attention jusqu’au bout.


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