Littéralement ‘‘Coopération Confidentielle’’, la couleur est d’emblée annoncée dans ce film sud-coréen. Il s’agit d’une mission dans laquelle les services du Nord et du Sud sont appelés à coopérer car l’enjeu dépasse clairement les intérêts des pays surtout qu’il s’agit d’argent et pas n’importe quel montant.
Celui qui détient la matrice pour en fabriquer est pour ainsi dire au-dessus des états, des lois et peut-être même au-dessus de tout mais pour faire quoi ? Les nord-coréens n’en sont pas encore à se poser la question - qui semble relever d’un braquage crapuleux dans la première séquence du film - tandis que leurs voisins du Sud, sont discrètement appelés à la rescousse pour retrouver ces matrices mais sans en savoir davantage si ce n’est que le criminel se trouve sur leur sol. Il vaut mieux donc que les choses se règlent dans l’ombre sauf que...
Sauf qu’avec un total manque de discrétion de l’un et les courses poursuites fracassantes de l’autre, cela ne risque pas de rester secret bien longtemps sans parler des principaux protagonistes - In Chul-Ryung (Hyun Bin), officiers des forces spéciales du Nord et Cha-Ki-Sung (Kim Joo-Hyuk) agent du Sud - qui s’entendent comme chat et chien avant de trouver enfin un terrain d’entente ? Il faut bien passer par des malentendus de l’un et des maladresses de l’autre certainement, pour enfin les voir s’accorder, et c’est là aussi que le scénario pêche par excès de démonstrations ou de dialogues à moins que ce soit d’imagination tout simplement ?
Non pas qu’il faille réduire les échanges au profit de l’action, mais à vouloir jouer des différences entre Nord et Sud, le scénario frôle parfois la caricature quant à montrer les différences de comportement des agents. L’un ne desserre quasiment pas les dents la plupart du temps – sauf pour manger et encore – tandis que l’autre ne cesse de jacasser pour un oui ou un non. Entre austérité et volubilité, il y a pourtant un registre qui s’appelle la normalité et il est largement suffisant pour s’en contenter et donner plus de consistance pour ne pas dire de crédibilité aux agents.
Mais voilà, pourquoi faire efficace quand on peut faire ridicule ? On peut se poser la question pour ce qui est du parti pris qui se veut humoristique, par moment, ou teinté d’humour ? Pfff c’est plutôt laborieux comme résultat. Ce genre d’exercice n’est pas à la portée du premier venu et rare sont les films qui s’en tirent honorablement dans le registre mi figue/mi-raisin. Dans tous les cas, il faut subir un bavardage qui n’a pas sa place dans un film d’action au point que rapporté à certaines séquences de courses poursuites et de fusillades – fort réussies par ailleurs – on en vient à se demander s’il ne faut pas que tout cela dégénère en guerre pour atténuer la parlotte un tant soit peu. Au moins on pourra toujours ramasser les douilles de balles et peut-être qu’on en aura pour son argent, même sans matrice, pour imprimer les billets de banque… Et tant pis si l’autre (le méchant) court toujours...
Ceci étant, l’action domine malgré tout mais en donnant le sentiment que le scénariste a trop voulu en faire avec ses personnages. Il est vrai qu’exploiter ce duo improbable d’agents du Nord et du Sud peut donner une lecture intéressante – sur bien des plans – mais cela ne l’a manifestement pas intéressé car le ton retenu verse clairement dans la légèreté. Pourquoi pas ? Ce style d’écriture cinématographique n’est pas sans rappeler certaines productions hollywoodiennes des années 80 ou action et humour combinés, sont censés garantir le succès mais c’est du déjà vu dans notre cas, et le recyclage a ses limites.
Disons que même transposé sous le ciel du matin calme, pour cette façon de faire, on pourrait s’attendre à quelque chose de plus original en parlant des rapports nord-sud non ? Et dire qu’il y a une suite prévue au programme, on a du mal à imaginer quoi, vu ce qu’ils ont fait de la matrice mais chut… C’est "confidential".
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