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Ker Asia

Fatal Encounter


Film sud-coréen sorti le 30 avril 2014

Un bien beau Sageuk s’il en est car cette réalisation qui repose sur un fait historique est tout simplement remarquable pour plusieurs raisons. La première tient au fait que le parti pris de raconter une page d’histoire de la Corée suppose souvent deux choix à savoir, la recherche d’une restitution exacte des événements ou d’en romancer un aspect pour les besoins de la grande diffusion. Or ce film démontre qu’il est possible de trouver une alternative ambitieuse en faisant cohabiter vérité historique avec tout ce que le septième Art peut offrir de séduisant sur le plan artistique. Autant dire que la prouesse n’est pas mince outre le jeu d’acteur impressionnant tout au long du film et ce jusqu'au dénouement final. Ceci étant, on peut ou pas aimer le genre mais l’autre raison qui devrait emporter l’adhésion du plus grand nombre est la qualité des images d’une rare beauté. Il faut bien rappeler que le cinéma, ce n’est pas qu’une une histoire intéressante. Elle ne peut l’être qu’avec le soutien d’une image soignée et parfois même dans le cas d’une démarche  documentaire. Or l’une des grandes qualités de cette réalisation est dans le soin particulièrement poussé de la photographie et des lumières remarquablement bien travaillées si bien que de nombreuses scènes ne sont guère éloignées d’une peinture vivante. Je dirai même que sous certains angles, elles sont très proches, dans l’éclairage, des œuvres d’artistes flamands du XVIIe siècle que Rembrandt, pour ne pas le citer, ne saurait renier. Il reste que la part de violence attendue dans ce film est naturellement au rendez-vous mais traduite avec un sens artistique qui évite de briser la plastique générale de l’œuvre pour se couler, si on peut dire, dans l’écriture cinématographique adoptée c’est à dire la beauté du geste sur la brutalité des actes. ‘‘The Fatal Encounter’’ est donc un Sageuk développé avec non seulement un sens extrême du détail mais surtout dans une cohérence quasi parfaite entre dialogue, suspens et une fois encore une lumière particulière et souvent naturelle qui en fait un film pas comme tous les autres et pour tout dire hors norme. Chacun aura sans doute une préférence pour tel ou tel acteur, contentons-nous de dire que tous, y compris les seconds rôles sont parfaits, car ce film est construit comme un échiquier ou chacun à sa place et même le plus modeste, en apparence, dans cette rencontre fatale et magnifique. En conclusion, si les Sageuk abondent dans les productions coréennes, celui-là mérite largement le détour d’autant que la traduction est parfaite.


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