On est passé très près d'un grand succès. Il y a un beau casting, un synopsis intéressant, de gros moyens pour faire un bon film voire même un excellent film et pourtant...
Sans être particulièrement exigeant sur certains aspects, quelque peu alambiqués tout de même, disons que le scénario aurait pu bénéficier d'une écriture plus nerveuse - au regard des scènes d'action particulièrement spectaculaires qui ponctuent cette histoire déroulée comme un thriller politico-scientifique – pour tenir en haleine le public au lieu de le perdre, par moments, dans des dialogues qui ont davantage leur place dans un thriller psychologique à huis clos avec toutes les longueurs et pesanteurs que le genre comporte généralement.
Or, Helios n'en est pas un d'après le thème ou alors, il n'a pas choisi clairement son camp si bien qu'on ne sait pas trop si le scénariste a préféré miser sur la psychologie des protagonistes ou sur l'objet du film en lui-même, à savoir le vol d'une arme de destruction massive avec toutes ses conséquences, jusqu’à mettre en émoi des chancelleries et agiter autant de personnages officiels et de l'ombre, en paroles tout du moins.
Quid de l'action donc ? Il y en a fort heureusement mais vite diluée hélas dans des considérations politiques et rivalités de personnes pour nuire finalement à l'ensemble. On aurait pu s'attendre à une course poursuite digne d'un James Bond par exemple et pas à des personnages parfois bien trop bavards pour être crédibles surtout dans le milieu du secret des États et de leurs services où le silence prévaut toujours même avec l'arme au poing pour défendre des intérêts supérieurs. Au lieu de quoi, certaines invraisemblances finissent par entamer quelque peu la crédibilité du film comme le fait de manifester ouvertement son désaccord dans un lieu public sur des secrets d'État précisément ou quand on croit suffisant de s'entourer de quelques malheureux sacs de sable, pour éviter la destruction d'une ville en désamorçant une arme ultra sophistiquée et secrète, en plein air de surcroît...
Faut-il être aussi sévère sur ces points de détail ? Rien ne peut être négligé quand on commence à surfer sur des sujets aussi sensibles que le secret des politiques sécuritaires que toutes les nations cherchent à développer dans l'ombre en vrai comme dans la fiction. Déséquilibré s'il en est pour l'écriture du scénario et peu crédible donc pour certains personnages sans éviter quelques poncifs non plus, Helios se laisse pourtant regarder à condition d'accepter quelques temps morts vraiment pesants, des bizarreries de vocabulaire aussi comme une phrase entière en anglais introduite dans un dialogue pour continuer en mandarin et une fin qui laisse sur la faim pour le moins qu'on puisse dire.
On peut certes objecter que la portée continentale du problème impose l'emploi de plusieurs langues à cause de l'implication de plusieurs services secrets mais il n'est pas nécessaire de trop en faire sans tomber dans le ridicule quand on a déjà promené son petit monde dans toute l'Asie en se payant, au passage, la tête des Jordaniens fort mécontents pour la peine. En d'autres termes, s'il y a embrouille volontaire dans le jeu des protagonistes, c'est réussi mais au détriment de la lisibilité et surtout du suspens, ce qui est bien plus ennuyeux pour un film qui mise, en partie, sur l'action.
Du reste, si on en sort pas vraiment déçu ni débordant d'enthousiasme après visionnage, il y a quand même quelques belles images à retenir comme la vue nocturne de Hong Kong notamment ou d'autres très réalistes durant les scènes de fusillade par exemple, sans parler des têtes d'affiche qui devraient en séduire plus d'un. La qualité visuelle n'a donc pas été sacrifiée bien contraire.
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