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  • Ker Asia

IRIS (saison 1)


Drama sud-coréen diffusé du 14/10 au 17/12/2009 (20 épisodes)​

40 milliards de wons (soit 34 millions de dollars), ce n’est pas rien pour une série télévisée de 20 épisodes. Que dire du casting de choix et même glamour au regard des têtes d’affiche ? Lee Byung-hun, Kim Tae-hee, Jung Joon-ho, Kim So-yeon et T.O.P du boys band BIGBANG. Rien que ça et pourtant...

Expliquons-nous. C’est un succès commercial au point que ce drama a été adapté au cinéma. Il a fait le bonheur de bien des admirateurs et peut-être des émules puisqu’il est considéré comme un modèle dans la catégorie des thrillers made in korea, par la plupart des critiques, quand certains amoureux du 7e Art coréen ne le placent pas d’emblée au sommet du panthéon de leurs dramas favoris ou incontournables tout du moins. On peut le comprendre, au moment de sa sortie sur petit écran, car chacun a ses goûts ou même des raisons toutes personnelles pour l’apprécier mais avec le recul, fallait-il s’extasier autant sur ce blockbuster ?

Sans le comparer à d’autres réalisations, pas forcément plus récentes, ce qui sous-entend de plus gros moyens encore ou des techniques sans doute plus avancées – comme l’apport de la technologique numérique – pour réaliser certaines scènes d’action notamment, il convient de relativiser les choses après visionnage. L’histoire, en elle-même se tient, et largement décrite sur Wikipédia d’ailleurs, sans qu’il n’y ait besoin de s’y attarder mais là ou les choses se gâtent, c’est dans l’écriture du scénario et la traduction à l’écran qu’en donnent les acteurs, par conséquent, indépendamment de leurs indéniables talents.

Autant, peut-on admettre que les nord et sud coréens ont des raisons de s’affronter – avant la guerre de Corée et surtout après - idéologiquement parlant et même sur le terrain, via leurs services de renseignement réciproques, puisque le drama se propose d’en donner une illustration, pourquoi les réalisateurs - Yang Yun-hokim et Kyu-tae – ne sont-il pas parvenus à accorder davantage de crédibilité aux deux camps dans le comportement et les agissements de leurs agents ? Parce que c’est là que le bât blesse le plus au-delà des maladresses scénaristiques, de la technique qui joue trop de la grosse ficelle pour faire avaler des émotions qui se passeraient volontiers de la chansonnette, d’une musique de fond inutilement insistante, trop souvent, quand ce ne sont pas des images accélérées pour simuler une course poursuite. Que dire aussi  des plans interminables sur les visages qui n’apportent rien sans parler des flashback, on ne peut plus pénibles dans les 5 premiers épisodes tout du moins.

Avec ‘‘IRIS’’, tout est permis comme il est possible de penser à ses beaux jours, au milieu des balles, tirées par une nuée de tueurs mais comme la lutte contre l’ennemi est décidément féroce, il faut que cela finisse aussi par des victimes sauf que c’est le spectateur qui - pris dans la tourmente sans doute – risque de faire une indigestion de bons sentiments et d’héroïsme mal placé. Il faut comprendre qu’avec ‘’IRIS’’, il n’y a pas que les balles qui risquent de plomber la carrosserie. Même le décor des services, soit disant secrets en ont pris. Ces mêmes services ressemblent à un moulin à vent où chacun peut entrer et venir librement en faisant fi de la sécurité aussi sévère, assurément, que dans un centre commercial. Dire qu’on est pas loin du ridicule est charitable dans cette réalisation truffée de poncifs et lourdaude quant à exprimer quelque chose de captivant.

Dans tous les cas, trop, c’est trop. La démarche des réalisateurs, sur bien des points, est tout simplement caricaturale jusqu’à donner à T.O.P, par exemple, un look de manga pas forcément des plus heureux pour se fondre dans la foule. Quant à passer inaperçu, dans cette lutte de l’ombre, c’est juste aussi criard qu’une publicité de lessive tout comme le fait de déambuler en mode défilé parce qu’il faut bien se détendre entre deux missions dangereuses ? Il faut croire, qu’on peut être un agent secret, soucieux de la sécurité de son pays, et s’afficher en public aussi librement que n’importe qui manifestement. C’est tout simplement risible et on s’en tiendra qu’à cet exemple, pour être charitable, encore une fois, car la liste des défauts risque de prendre plusieurs pages de rédaction rien que pour les énumérer sans parler de la fin du drama qui laisse non seulement dubitatif mais sur une interrogation de surcroît. Tout ce tapage et ce mélo pour en arriver là ?

Ben oui, il faut conclure cette saison 1 et conclure que ‘‘IRIS’’ est complètement bancal comme si les réalisateurs ne savaient pas trop comment jouer de la romance, de l’action et du thriller à vouloir être très/trop ambitieux dans leur entreprise. Mais comme divertissement aimable et bruyant, tout de même, il a encore des chances de séduire à condition de pouvoir faire l’impasse sur de nombreuses incohérences et accepter les raccourcis. Ces derniers conduisent parfois à des invraisemblances telles qu’on peut se demander si nos réalisateurs - qui ne reculent devant rien - n’ont pas oublié un épisode, en cours de route, au point de nuire à la compréhension d’une intrigue parfois aussi laborieuse à suivre qu’essayer d’avaler une arrête coincée au milieu du gosier.

Enfin, ça passera certainement avec du soju, et quitte à chagriner beaucoup de fans de ce drama s’il fallait lui attribuer une note - comme on le fait sur tout et n’importe quoi de nos jours - ce sera péniblement 6,5 sur 10…  pour être charitable.

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