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Ker Asia

Psychometry


Film sud-coréen sorti le 7 mars 2013. Autre titre : The Gifted Hands

La science au service d’un film policier peut être une excellente idée. Elle permet en tout cas de faire sortir le genre des sentiers battus en matière d’intrigue souvent assez classique pour ne pas dire convenue. Dans le cas de ‘‘Psychometry’’ - qui consiste à voir le passé d’une personne ou l’histoire d’un objet, par contact physique, grâce à une faculté particulière - on peut donc imaginer un scénario ébouriffant d’emblée car débordant tout simplement du rationnel pour entrer dans le domaine de la voyance, en quelque sorte, et donner peut-être quelque chose d’original mais cela reste à voir.

Quand on sait que les enquêteurs font appel à des connaissances très poussées en traumatologie ou balistique, par exemple et se servent de moyens scientifiques comme les tests ADN, désormais courants, pourquoi ne pas faire entrer la psychométrie dans leurs recherches effectivement ? C’est ce que le scénariste a choisi de faire en la personne de Kim Joon, un graffeur marginal, mais doté d’un don exceptionnel qui l’oblige à se cacher sauf qu’un soir, il est surpris en plein travail par un détective alors que ce dernier enquête laborieusement sur un enlèvement d’enfant au détour d’une sombre ruelle...

Pour le moins inattendu, cette rencontre servira d’amorce à une histoire, certes bien développée et prometteuse mais hélas sans grande imagination pour ce qui est du suspens car s’il y a des victimes, le responsable est assez vite désigné sans qu’on ait à chercher bien longtemps. Autant dire que les choses sont jouées d’avance même si la suite consiste à l’identifier ce qui est un peu mince pour captiver. Quant à attendre sagement le déroulement de l’enquête pour voir comment le détective Yang Choon Dong compte s’y prendre, disons qu’on a guère le choix sachant que le filon de la fausse piste, qui se présente pourtant si bien, ne mène hélas pas loin alors qu’il y a un réel potentiel en la matière.

Aussi, de l’intrigue proprement dite, le scénario aurait pu multiplier les faux suspects, par exemple, au lieu d’adopter une démarche des plus convenues ce qui est dommage car trop prévisible pour tenir en haleine indépendamment de la psychologie des personnages fort intéressante au demeurant – mais encore une fois sous-développée - pour ce qui concerne Kim Joon contrairement à notre détective bien trop agité, par moment, pour être crédible si bien que le meilleur moment du film se résume en une poignée de minutes partagées entre deux bagarres notamment dans la dernière séquence.

Quant à la psychométrie qui aurait pu donner plus de profondeur ou apporter une touche de mystère voire de noirceur au film, elle a tout simplement été réduite à un artifice aussi banale qu’un cheveu trouvé sur le lieu du crime. Il n’en demeure pas moins qu’il se laisse regarder ce qui n’est déjà pas si mal pour une production, qu’on pourrait qualifier de série B, sans que cela soit péjoratif.


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