Au vu du synopsis, ‘‘Sector 7’’ se situe dans la catégorie des films d’horreur avec tous les ingrédients qu’on peut imaginer pour nous donner des frissons d’autant que dans le casting, figurent quelques grosses pointures du cinéma coréen dont Ha Ji-woon notamment pour assurer le spectacle. Mais une fois les 50 premières minutes passées, on peut se demander s’il y a vraiment quelque chose à attendre hormis de voir des visages noircis par la suie ou le pétrole jailli d’une plate forme perdue quelque part en haute mer. A moins que cela ne dépasse l’imagination pour être dévoilé d’emblée dans ce fameux Sector 7 - dont personne ne peut sortir durant toute la durée du film - il faudra donc s’armer de patience pour connaître la suite et peut-être partir en courant... Il faut dire que le scénario a l’art de faire durer le suspense pour finalement adopter le même chemin de développement que l’irrésistible ‘‘Alien’’ de James Cameron sauf que ‘‘Sector 7’’ se distingue par un budget manifestement plus limité au regard des effets spéciaux. Quant au décor, bien que soigné, on est dans un environnement qui n’a rien de futuriste pas plus que l’invité surprise qui suscite davantage de dégoût que l’envie de prendre la fuite dans une peur panique. Il n’en demeure pas moins que les cris des membres de l’équipe de forage sont bien là pour tenter de convaincre ou nous casser les oreilles bien au-delà du nécessaire d’ailleurs. Mais sans doute faut-il l’accepter puisqu'on ne peut compter sur de gros moyens pour concurrencer l’indétrônable ‘‘Alien’’ qui en fait beaucoup moins sur ce point et davantage aussi, en se contentant d’être simplement insaisissable et effrayant dans le premier opus tout du moins. Dans tous les cas, cette histoire – qui se tient en deux lignes tout au plus – a peu de chance de captiver non pas tant pour le manque de moyens que le jeu quelque peu outrancier des protagonistes. Faut-il en faire autant pour montrer une frayeur contagieuse ? On est dans l’agitation d’une cour de récréation alors que la terreur glaçante d’un ‘‘Alien’’ est sans doute la meilleure carte à jouer. Sur ce point, il ne s’agit plus de grosses ou petites productions mais d’imagination voire d’inspiration. C’est ce qui manque d’ailleurs et cruellement tout au long du film. Ceci est d’autant plus regrettable que la réalisation est propre, la photographie fort soignée et les lumières sont bien travaillées pour entretenir une atmosphère angoissante mais qui ne parvient hélas pas à angoisser même au bout de 104 minutes de visionnage. Pour dire franchement les choses, c’est plutôt la déception qui a fini par l’emporter sur le frisson. On pouvait espérer davantage surtout avec la belle Ha Ji-woon dans le rôle principal et le monstre qui la poursuit tout autour de la plate forme dans la séquence finale. N’y avait-il donc aucune autre façon de conclure ? le scénario aurait pu s’y prendre autrement que par une sorte de duel à mort des plus convenus alors que le genre horreur/anticipation se montre généralement plus imaginatif sur ce point. C’est à dire en ouvrant une porte vers l’inconnu, histoire de donner une suite possible au film comme on le fait de plus en plus de nos jours… Mais il faut croire que budget limité veut certainement dire imagination limitée aussi ce qui est, encore une fois, bien dommage. Pour toutes ces raisons, ‘‘Sector 7’’ ne peut être considéré comme un grand film mais on ne peut pas dire qu’il soit déplaisant à regarder non plus. Comme toute réalisation ni bonne, ni mauvaise c’est à dire honnête sans plus, elle a certainement sa place dans la série B.