C'est dans une déflagration telle que le monde ait jamais connu que s’achève une guerre engagée en Décembre 1941 entre les États-Unis d’Amérique et ses alliés contre le Japon impérial installé dans toute l'Asie, depuis l'annexion de la Corée par un traité de 1910 venu renforcer pour ainsi dire une colonisation commencée en 1905 avec l’établissement d'un protectorat imposé au pays, après la guerre russo-japonaise (1904-1905).
Celui-ci vient d'accepter sans condition les termes de la capitulation exigés par les Américains en Baie de Tokyo, le 2 septembre 1945, suite aux bombardements nucléaires d'Hiroshima et de Nagasaki, les 6 et 9 Août, alors que les Soviétiques se sont lancés entre temps dans le conflit contre le Japon, en débarquant des troupes en Mandchourie en direction de Pyong Yang qu'elles occuperont le 12 du même mois.
Alors qu'en Février 1945 le partage de L'Europe est déjà entériné entre les vainqueurs, à la conférence de Yalta, la Corée vit encore sous la résistance armée, en ces mois décisifs, partagée entre courants nationalistes ou inféodées à Moscou et sans doute dans l'ignorance de ce qui aboutira à une partition du pays qui va perdurer jusqu’à ce jour.
Les États-Unis d’Amérique et l'URSS se sont déjà entendus pour diviser temporairement la péninsule en deux zones séparées au niveau du 38e parallèle après le désarmement des troupes japonaises et dans l'attente d'un gouvernement coréen nouvellement constitué, mais les conséquences de cet accord seront imprévisibles et surtout dévastatrices, une nouvelle fois, pour la population civile déjà meurtrie dans sa chair et bientôt dans sa fierté nationale.
Si la reddition du Japon était prévisible depuis des mois et sans qu'il soit utile de détruire Hiroshima et Nagasaki, l’entrée inattendue et précipitée des soviétiques dans le conflit laissait voir un danger de main mise de toute la péninsule qu'il fallait arrêter. C'est ce que Washington fera en tendant la main à Staline qui ne manquera pas de la saisir, voyant déjà une tête de pont sur la mer du Japon...
Aussi, des libérateurs au Nord et au Sud de la Corée, tout était décidé d'avance afin d'assurer pour les États-Unis d’Amérique comme pour l'Union Soviétique leurs influences et leur intérêts dans une région devenue hautement stratégique et au détriment d'une nation exsangue - après des décennies d'exploitation - qui ne verra sans doute jamais un gouvernement d'union nationale pour la représenter dans toute sa souveraineté.
Nous sommes en septembre 1945 à l'aube d'une autre guerre qui ne dit pas encore son nom mais bientôt elle divisera le monde et la Corée durablement...
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