La science fiction n’est manifestement pas le domaine de prédilection les sud-coréens même si cette histoire de mercenaires de l’espace ne manque pas d’atouts, ne serait-ce que pour le thème abordé.
Pour connaître les tenants et les aboutissants, il suffit de se rendre sur la page de Wikipédia pour trouver tous les détails sur le scénario car mon propos n’est pas de disserter sur l’intérêt ou non de la chose. En matière de cinéma divertissant, tout est recevable du moment qu’on en sort détendu, surtout que cette réalisation est très aboutie visuellement parlant. C’est à dire qu’elle n’a rien à envier aux meilleures productions hollywoodiennes à ceci près.
Pour pas moins de 21 millions de dollars alloués pour la production, on pouvait s’attendre à quelque chose d’ambitieux car ce film l’est pour le thème tout du moins. Il y a un vrai potentiel, décelable d’emblée, dans le scénario comme au travers des personnages hauts en couleur d’ailleurs. Et si toute cette histoire – de marginaux face à une trouvaille inestimable et inattendue – devait reposer sur leurs épaules, encore fallait-il leur donner plus de consistance ou les rendre plus attachants, pour qu’il y ait une once de crédibilité dans cette aventure spatiale, d’autant que chacun d’eux est doté d’une forte personnalité mais hélas sous-exploitée, et ce n’est pas dans les dialogues qu’on trouvera quelque chose d’intelligible à entendre.
Il y a trop de parlottes tout au long du film mais pire encore, la fâcheuse impression de bavardage incessant finit par l’emporter sur la lisibilité – pourtant bien amenée de l’intrigue - au point qu’on se demande s’il y a encore quelque chose d’intéressant à attendre – au terme de 60 mn de visionnage – alors qu’il s’agit pour nos nettoyeurs de l’espace de monnayer une trouvaille dont la valeur marchande et pas que, dépasse de loin tout ce qu’ils pouvaient imaginer. On pourrait d’ailleurs se dire la même chose, pour la suite, car elle est aussi brouillonne qu’inutilement agitée quand il ne faut pas subir un humour que seul un Coréen (du sud) pourrait apprécier si bien qu’à mi-chemin, il y a un sentiment d’ennui qui s’en dégage. Ce n’est ni drôle, ni captivant. Dire que les images ont manifestement fait l’objet de tous les soins, pour flatter le regard, me fait dire qu’on est passé à côté de quelque chose.
Et si on devait se contenter de l’aspect visuel précisément ? Est-ce donc suffisant pour masquer le manque d’imagination alors que le scénariste dispose d’atouts, non négligeables, sans parler de tout le savoir-faire technologique des studios d’amination qui ont contribué à ce... navet ? Il faut bien hélas, appeler un chat, un chat et ce n’est pas avec un tourbillon d’images qu’on pourra capter l’attention du spectateur bien longtemps car, encore une fois, il y a un vrai potentiel dans ce film sauf que par facilité, tout a été misé sur le visuel à moins que cela ne relève d’un parti pris purement esthétique à l’instar d’une BD chatoyante qu’on se contenterait de feuilleter négligemment avant de la jeter dans un coin ? Mais dans ce cas, il y a mieux au rayon des films d’animation et à moindre coût, pour les produire, sans parler des sujets, souvent très intéressants, abordés dans le cinéma japonais par exemple. Le pays en a produit de remarquables que ce soit au travers des films d’anticipation ou non, sans oublier les jeux vidéos avec leur graphisme souvent très réaliste que l’on retrouve dans ‘‘Space Sweepers’’ pour les scènes de combats intergalactiques notamment.
Quoi qu’il en soit, le genre de film comme Space Sweepers n’apporte rien de nouveau dans les cieux de la science-fiction mais il peut malgré tout séduire pour la plastique et à condition de le prendre pour ce qu’il est. C’est à dire au second voire au troisième degré. En d’autres termes, un habillage séduisant ne suffit pas pour croire qu’on a affaire à un bon film même si le trailer peut faire illusion. Aussi et comme tout objet ludique et accrocheur mais sans personnalité, il a peu de chance de durer dans le temps et donc jetable comme du toc forcément. Quant à parler de blockbuster, pour certains, c’est aller un peu vite en besogne...
Ce n’est que mon avis et libre à ceux qui se sentent l’âme d’un space sweeper de le ramasser.
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