Ils sont bien courageux, en effet, ces 400 braves au point de croire qu’ils vont pouvoir résister à une armée birmane forte de 20.000 hommes alors que les troupes royales d’Ayyuttaya sont déjà en déroute ? Cette page d’histoire n’est pas sans rappeler d’autres – bataille des Termopyles notamment – sauf que ce face à face est du genre inédit. Ce n’est pas un affrontement classique mais une tentative illusoire pour arrêter des soldats aguerris et ce, par la seule force de ses convictions… Autant dire que dans le désespoir, on peut certainement y puiser de la force aussi surtout quand on est chef d’un village et de surcroît adroit dans le maniement de l’épée en plus d’être loyal envers son roi. Or, si ce même roi se souciait vraiment de son royaume – dans le film tout du moins – le peuple n’en serait peut-être pas là et le spectateur non plus ce qui nous ramène à une problématique étrangement contemporaine… Heureusement que Chu – notre héros tout au long du film – est l’homme de la situation sauf qu’il ne fait pas l’unanimité dans cette folle entreprise et pour cause. Que peuvent des villageois habitués à se mesurer qu’entre eux, le dimanche, et ignorant tout de l’art militaire face à des soldats envoyés en conquête avec tout ce que cela suppose de moyens et de stratégie ? Courage… restons !!! car le spectateur se doit de regarder cette production haute en couleur et qui gagnerait certainement à hausser le ton rien que pour nous faire sentir la ferveur des combattants du coté... agricole sans vouloir vexer personne. Au lieu de quoi, on est perdu dans des palabres dignes d’une réunion de village, en guise de préparatifs militaires, alors que l’ennemi est sur le seuil de la porte pour ainsi dire et le spectateur prêt à tomber dans un profond sommeil avec coussin à portée de main. Toujours est-il que passé une bonne heure de visionnage, tout de même, il faudrait penser à passer aux actes non ? Et c’est là que les Athéniens s’atteignirent bien que nous sommes en Asie du Sud-Est – s’il faut le préciser – pour ce fait d’armes, encore une fois inédit, au regard des forces en présence. Aussi, faut-il s’attendre à un choc frontal dans ce rapport inégal ? Certainement pas quand on a qu’une épée et si nos villageois savent se défendre, cette arme certes moins redoutable que les canons de l’ennemi, est entre des mains dotées de pouvoirs divins au point que même repoussés par des tirs ennemis, ils parviennent à s’en sortir indemne. Ce qui ne manquera pas de laisser le spectateur bouche bée, on l’imagine, à moins qu’il se soit endormi, bouche ouverte, depuis longtemps après avoir rendu les armes… Quoi qu’il en soit, la deuxième partie du film se résume à un pugilat dégoulinant d’hémoglobine jusqu’à la dernière séquence et qui semble même s’éterniser tant le réalisateur donne l’impression de prendre du plaisir à faire souffrir tout son petit monde sans parler de notre héros Chu qu’il malmène comme un pantin dans tous les sens. Mais quand donc tout cela va-t-il s’arrêter serait-on tenté de dire parce qu’il faut conclure maintenant. Dans tous les cas, s’il fallait faire un remake des ‘‘400 Bravers’’, certainement qu’il faudrait le confier à un réalisateur coréen ou américain non pas que ce film soit mauvais mais tout simplement gauche ce qui ne relève pas d’une question matérielle mais de mise en scène et de jeu d’acteur. C’est à dire tout ce qui fait un très bon film ou non. En d’autres termes, pour un film dit d’action, il y a une certaine mollesse franchement agaçante – à moins que le thaïlandais y soit pour quelque chose – au niveau des dialogues quand il s’agit d’arranger ses troupes par exemple. Quant aux combats proprement dits, la ‘‘chorégraphie’’ est trop ‘‘gracieuse’’ dans le maniement de l’épée pour convaincre sans parler des coups de massue qu’on imagine peu efficaces dans un vrai combat. Ce qui revient à essayer de tuer une mouche avec et dire que la mise à mort d’une vache en abattoire peut être plus excitante, en comparaison, n’est qu’un euphémisme… Puisqu’il faut conclure, sans être trop sévère, disons que le film de Jetnipat Sasing est quand même regardable en dépit de certaines maladresses dans le scénario et du jeu d’acteur tout juste moyen mais comme réalisation de série B, il a en revanche toute sa place ce qui n’est pas si mal. Quant à Nefertari et Misterdred que je remercie pour la traduction, sans doute me pardonneront-ils d’avoir la dent si dure. Ben oui, j’ai beau les élimer mais il n’y a hélas rien à faire et je ne parle pas de mes implants… Lorsque c’est bien, je le dis et dans le cas contraire, je sors mon épée assassine... ;)
Ker Asia
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