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  • Ker Asia

The Great King Sejong


Drama historique sud-coréen diffusé sur KBS du 5 janvier au 16 novembre 2008 (86 épisodes)

L’image finale est sans surprise et conforme à l’idée mise en avant, par le scénario, en parlant de Sejong depuis son enfance jusqu’à son accession au trône de Joseon et dans l’exercice du pouvoir. C’est à dire hors du commun s’agissant de l’humanité du roi même dans ses prises de décisions les plus difficiles.

S’il n’a pas fait que des émules, tous ont fini par reconnaître son authentique dévouement pour le peuple qu’il n’a jamais cessé de défendre et chérir au risque de passer pour un idéaliste aux yeux de ses nombreux opposants. C’est un des messages si ce n’est le plus important qui se dégage du drama même si le roi n’est pas seul à se soucier du pays.

On peut certes le défendre par les armes mais on peut lui donner un avenir aussi. Pour cela, il faut d’abord donner une conscience au peuple en lui disant qu’il est le ciment de la nation et des hommes qui le gouverne, nul ne peut se hisser au dessus de lui fut-il noble et même roi...

C’est la raison d’être du hangeul. Il donne jusqu’aux plus humbles un pouvoir jamais vu jusqu’à présent. Celui de la parole qui libère de l’arbitraire en donnant un sens à l’existence et au-delà, un moyen pour Joseon d’affirmer son identité nationale au travers d’un alphabet dont l’essence est puisée dans le cœur même du peuple car il en est l’émanation dans l’esprit de Sejong.

Depuis Taejon, le père, qui avait davantage régné par le fer puis Nyang le prince héritier, dans ses aspirations parfois trop guerrières, tous ont manifesté le même sentiment envers le pays. Chacun à sa manière l’a défendu et aimé dans la crainte d’un ennemi, du lendemain parfois, pour préserver la maison royale, pour des intérêts de classe aussi mais nul ne connaît vraiment la voix du peuple dont tous s’en font pourtant les dignes représentants.

Sejong veut le servir comme il servirait un père et même si l’homme a pu commettre des erreurs, c’est parce qu’il est humain précisément. Mais c’est dans le geste d’un roi qu’on reconnaît sa grandeur car il fait ce que personne n’a jamais fait auparavant. Il donne aux plus humbles le pouvoir d’exister par la parole et ce faisant, tous sont associés, de fait, à un destin commun. C’est par définition, ce qu’on appelle une nation quand chacun peut s’identifier dans des valeurs communes avec la fierté de lui appartenir et la meilleure façon de la forger, passe par une écriture qui peut en exprimer la prise de conscience.

C’est pourquoi, le hangeul ne peut être regardé comme une invention parmi d’autres quand bien même le règne particulièrement fécond de Sejong est considéré comme un âge d’or. Aussi, faut-il s’étonner de voir le portrait du roi sur les billets de 10.000 wons ? Cette page d’Histoire de la Corée est tout simplement grandiose et certainement unique d’autant que le drama porte, en lui, une réflexion de fond sur la place du savoir dans le cœur des hommes quand il peut être aussi le ferment de la division ou sur des questions aussi intéressantes que la nation, la noblesse et même l’humanisme. D’une certaine manière, on peut même dire que le drama aborde tout simplement une question universelle qui est celle de la condition humaine, au travers des tragédies, dont nous sommes souvent acteurs et responsables depuis que le monde existe.

Pour conclure, ce magnifique drama qu’on peut qualifier d’incontournable dans l’univers des sageuk pour toutes les raisons évoquées plus haut doit être regardé sans tarder.

Quant à ceux qui pensent avoir une passion pour la Corée, sans doute faudrait-il commencer par là...


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