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Ker Asia

The office


Film sud-coréen sorti le 3 septembre 2015

Bien qu’alléchant pour le synopsis et déroutant aussi pour la réalisation, le film de Hong Won-Chan laisse dubitatif au final. Dire que cela commençait bien serait peut-être déplacé -  Kim Byung-guk, employé d’une grande entreprise tue, un soir, toute sa famille sans raison et disparaît. Alors que l’inspecteur Jong-hun interroge ses collègues de travail, Mirae, une stagiaire semble cacher quelque chose tandis que la psychose gagne peu à peu tout le bureau… - mais on ne peut s’empêcher de se demander comment s’y est-il pris pour en arriver là. 

C’est à dire prometteur sur le papier et complètement brouillon pour ne pas dire illisible à l’image ce qui est quand même un comble sauf à prendre la caméra à l’envers ou rassembler des rushs pour tenter d’en faire un film. Or Hong Won-Chan est loin d’être un amateur puisqu’on lui doit l’excellent ‘‘The Chaser’’ et ‘’Confession of Murder’’ notamment. Alors, pourquoi cette démarche alambiquée pour parler d’un crime mystérieux comme si le sujet, en lui-même, ne suffisait pas ? En terme de cohérence, on ne peut pas dire que cela saute aux yeux si tant est que du crime et du mystère qui entoure ce bureau, on parvienne à comprendre quelque chose. 

Surprenant ou déroutant pour le parti pris scénaristique, chacun appréciera parce que dans le genre film à décoder, il faut sacrément faire preuve de patience pour arriver à bout des 120 mn de visionnage alors que les protagonistes défilent sans que l’on sache pourquoi ou même ce qu’on y fait la à se gratter la tête. Il faut avouer que l’intrigue est aussi claire que du jus de chaussettes du début jusqu’à la fin. Dire que dans ce bureau, il devrait en sortir quelque chose d’intéressant - si on souvient encore du synopsis - laisse au final une fâcheuse impression de temps perdu. Faut-il faire autant de contorsions scénaristiques pour dire que la vie de bureau peut devenir cauchemardesque ? Cela revient à réinventer l’eau chaude à moins que derrière ce mystère, il s’agisse d’évoquer le monde du travail à la coréenne ? Il y a meilleur terrain que quatre murs pour en parler non ? Que diraient les maçons coréens travaillant par moins 10 °C dans ce charmant pays...

Ceci dit et en dépit du thème assez large et même de la violence qu’on trouve dans tous les domaines de la société, ‘‘The Office’’ semble n’être qu’un prétexte pour explorer la nature humaine prise dans l’étau des conditions de travail sans doute impitoyables dans ce pays. Pour autant, ne pouvait-on faire plus simple sans passer par des messages subliminaux ou on ne sait quelle métaphore ?  Intellectualiser une démarche pour parler de choses bien réelles comme le travail et tout ce qui en découle peut être intéressant, en effet, mais à condition de ne pas s’écouter parler.

Mème sous l’angle du divertissement, un film difficilement lisible ne sert pour ainsi dire à rien sauf à ennuyer ou faire perdre de l’argent à son producteur. Pour revenir à ‘‘The Office’’, l’histoire est si alambiquée qu’il faudrait sans doute annoncer la couleur d’avance ou remettre à chaque spectateur un mode d’emploi et dans toutes les langues si possible.


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