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Ker Asia

The Terror Live


Film sud-coréen sorti le 31 juillet 2013

S’agissant d’un huis-clos, ce n’était pas gagné d’avance car il n’y a pas plus difficile exercice que de tout faire tenir dans un endroit exigu sans tomber dans les travers souvent courants du genre. C’est à dire soporifique ou ennuyeux.  Or, ‘The Terror live’’ ou littéralement ‘‘Terreur en Direct’’ s’annonce sans ambiguïté comme un film d’action puisque le spectateur est invité à assister à des actes de terrorisme au premier rang en quelque sorte et ce qui va se passer est effectivement original pour le choix scénaristique. Autant dire tout de suite que c’est un sacré pari de prendre un plateau de télévision pour seul décor ou presque car si terreur il y a, c’est davantage dans les esprits et par écrans interposés que les choses vont se dérouler la plupart du temps.  Mais pourquoi faut-il donc passer par les médias - qui ne font que relayer les informations - quand on veut s’en prendre aux puissants et en premier lieu, le Président du pays ? Si l’intrigue est simple, son développement est en revanche surprenant pour ne pas dire audacieux. Derrière des actes condamnables, en apparence tout du moins, se cache une réalité qui n’est pas seulement celle d’un individu mais de beaucoup de laissés pour compte de l’économie coréenne aussi ce qui ne semble pas intéresser les médias hormis l’audimat ou l’argent qu’ils touchent de grands groupes soucieux d’obtenir leurs faveurs. Même s’il ne s’agit pas d’un thriller psychologique, ‘‘The Terror live’’ en emprunte pourtant le chemin à ceci près, la violence est omniprésente dans la forme comme dans le fond - car du sang sera versé en direct - jusqu’à créer un climat de psychose, de plus en plus lourd, à mesure que les menaces sont mises à exécution sans la moindre hésitation et dans une sorte de surenchère mettant en concurrence les chaînes de télévision. Ces dernières sont comme toujours à l’affût d’un scoop sauf que, cette fois-ci, le contrôle de l’image et par extension de la vérité - quand elle est présentée comme telle par ces mêmes médias - est entre les mains d’un terroriste.  Celui-ci en joue d’ailleurs comme dans un règlement de compte sauf qu’il s’agit, pour lui, de montrer au grand jour ce que les dirigeants du pays ne veulent surtout pas faire connaître. Derrière un acte qualifié officiellement de terroriste, c’est d’abord un drame humain qui touche des familles car le travail ne paie plus pour en vivre et c’est poussé au désespoir et quelque part à la vengeance par certains contre toute une société - représentée par son Président – que l’acte sera dirigé en dépit des dommages collatéraux malheureusement inévitables mais qui faut-il blâmer ?  C’est en substance, le message aussi clair et direct qu’un doigt pointé en direction de tous les décideurs et ceux qui en font écho, c’est à dire les médias inféodés au pouvoir politique quand la justice même – incarnée par un inspecteur dans le film – n’est pas gangrenée par la corruption. Aussi faut-il croire que seul un acte de cette gravité permettra d’alerter l’opinion mais est-ce suffisant pour faire entendre raison à tous ceux qui ne regardent que vers le haut de la société en méprisant le labeur de leurs concitoyens dans l’ascension économique de la Corée ? Tout simplement décapant, le film dénonce sans détour le rôle passif des médias quand ce n’est pas leur pouvoir mis au service des puissants sur fond de misère sociale et économique d’une frange de la société. Quand aux actes de terrorisme, il invite le spectateur à regarder jusqu’au bout avant de juger ou  tout simplement de l’autre côté de la barrière. En un mot, c’est remarquable.


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