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  • Ker Asia

Truck


Film sud-coréen sorti le 25 septembre 2008

Au regard de la mise en scène, certains seront tentés de dire que ce n’est pas leur ‘‘Truck’’ car miser sur des effets visuels pour faire passer des frissons est souvent un pari risqué surtout quand on peut s’y prendre autrement, c’est à dire sans verser dans les excès.  Dans notre cas, il s’agit d’hémoglobine que le metteur en scène n’hésite donc pas à utiliser pour ne pas dire asperger – et le mot n’est pas trop fort – tous les protagonistes qu’ils soient agresseurs, victimes et même témoins d’ailleurs tel ce pauvre Cheol-min, chauffeur de son état, et qui se trouve embringué dans une sale histoire... Tout ça pourquoi ou plutôt pour qui ? Ce brave père de famille cherche désespérément de l’argent pour sauver sa fille atteinte d’un cancer et que ne peut-il faire d’autre que jouer son camion au poker pour tenter de gagner une somme suffisante et payer ainsi  les frais d’hospitalisation que son maigre salaire ne pourra jamais couvrir. Mais c’est hélas, pour lui, le début d’un cauchemar qui commence outre de se trouver en compagnie d’un psychopathe en cavale bien malgré lui sans parler d’une cargaison pour le moins macabre. Plus infortuné que moi tu meurs pour ainsi dire… ou tu regardes ce film jusqu’au bout - pour tous les amateurs d’horreur - même s’il faut rappeler que ‘‘Truck’’ se positionne dans la catégorie des thrillers et non des films gore. Alors pourquoi autant d’excès sauf pour faire passer un scénario trop simpliste ? Il est vrai que l’histoire se tient en quelques lignes mais ce n’est pas une raison pour tomber dans la facilité pour tenter d’impressionner visuellement quant il est impossible de faire évoluer les choses autrement en exploitant, par exemple, les rapports de force entre Cheol-min et ce tueur aussi encombrant que dangereux interprété par l’excellent Jin Goo. Au lieu de quoi et sous prétexte d’actions certes bien réalisées, on a le sentiment assez net de patauger au milieu des cadavres outre d’être maculé de la tête au pied sans parler d’un cadavre qui relève…  la tête en cours de route car faut-il le préciser ? Ce pauvre Cheol-min s’est retrouvé avec une drôle de marchandise dès le début de l’histoire. Pour le moins invraisemblable, est-ce donc utile d’alourdir ce film aussi palpitant d’ailleurs qu’une mise à mort d’animaux dans les abattoirs ? Il est temps que cela s’arrête car le parti d’écœurer ne peut faire oublier un réel manque d’imagination et c’est tout simplement dommage car le jeu d’acteur n’est  pas en cause quoique pas toujours crédible pour le personnage de Cheol-min.  Dans tous les cas, il est clair qu’avec pareil scénario il était difficile d’éviter certains poncifs – un bon père de famille qui se débat pour sa fille - sauf d’avoir une maîtrise parfaite de l’intrigue pour donner plus de corps à une histoire somme toute banale. Hormis quelques dialogues intéressants entre nos protagonistes, c’est à dire Cheol-min et le psychopathe principalement, on bascule assez vite dans un genre cinématographique assez ennuyeux où bons sentiments et noirceur se côtoient avec souvent un happy end des plus convenus pour couronner le tout. Pouvait-il en être autrement ? Un bon thriller ou même un film d’action n’est pas à la portée de n’importe qui. Il ne suffit pas de s’agiter ou jouer de la démonstration pour convaincre. Encore une fois, il faut faire preuve d’imagination et c’est tout ce qui manque à ‘‘Truck’’ pour être un bon film. Comme tout n’est pas négatif, disons que les amateurs d’ambiances glacées ou d’hémoglobine trouveront sans doute leur compte mais pour les plus exigeants, il vaut mieux remonter dans son ‘‘Truck’’ en évitant de prendre  le premier auto stoppeur venu.


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