Rien n’est plus angoissant que d’être piégé dans un tunnel effondré mais il ne faut jamais désespérer dans un film catastrophe pour les morceaux de bravoure qui ne manquent pas dans ce genre cinématographique sauf que le chemin emprunté par ‘‘Tunnel’’est différent du schéma classique.
Il y a certes des moments impressionnants pour le réalisme de certaines scènes mais il y a aussi des échanges entre les protagonistes – victimes, sauveteurs, médias et même le gouvernement – qui font tout l’intérêt de ce film. On pourrait dire d’emblée qu’il n’y a effectivement pas mille façons de s’en sortir - dans pareille situation - sauf que là encore, s’il faut souffrir de quelque chose pour voir le bout du tunnel, ce n’est pas à cause des contusions mais bien d’une volée de bois verts que le scénariste assène allègrement sur la tête de ceux là-même venus porter secours…
Quelle drôle d’idée quand autant de personnes vous veulent du bien pour ne pas dire le pays entier accroché aux médias ? C’est justement là toute l’originalité de ‘‘Tunnel’’. Il ne montre pas tant le sauvetage en lui-même, que la façon dont on le montre, c’est à dire pas aussi neutre qu’on le croit. En cela, la perception d’un événement quel qu’il soit est donc sous influence et pour la peine en voyant une main secourable, on peut douter des intentions qui s’y dissimulent, surtout quand les choses prennent l’allure d’un spectacle.
Une chose est certaine, le scénario ne se gène aucunement pour le dire même ouvertement avec un air de réquisitoire mais sans une once d’agressivité. Tout est décliné avec beaucoup de subtilité au travers des dialogues parfois surréalistes et pleins d’humour aussi par rapport à la situation et du coup, on ne tombe pas dans le pathos bien au contraire. Voilà donc une belle figure de style qui fait défaut à tant de réalisations qui se veulent sérieuses car ‘‘Tunnel’’ est loin d’être une comédie dans la manière dont il est traité et pas un film catastrophe non plus malgré la gravité du thème.
De fait, il sert de prétexte pour pointer du doigt les dérives comportementales des individus et par extension de la société face à une réalité qui la concerne pourtant et dont le traitement à bien des niveaux semble en être déconnecté. L’impression qui s’en dégage est que tout le monde s’occupe de tout et de rien jusqu’à faire fi des des victimes inconsciemment, ce qui est quand même un comble. Avec un brin de colère dans la réplique, le dialogue final va d’ailleurs dans ce sens et naturellement tant que les postures restent irréprochables, face à la population, tout va bien.
Que dire de plus sans trop dévoiler les choses ? ‘‘Tunnel’’ mérite vraiment qu’on s’y engouffre en prévoyant toutefois d’y aller en Kia et muni d’un smartphone Samsung si possible. Il va sans dire qu’avec pareil équipement, on est certain de terminer les 126 min. de visionnage et si d’aventure le véhicule connait un souci, le SAV est au top. Il suffit de contacter l’agence Hado et demander Lee Jeong-su. Il peut même fournir du jus d’orange mais cela reste entre nous ;)
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