top of page
  • Ker Asia

Way Back Home


Film sud-coréen sorti le 11 décembre 2013. Drame basé sur une histoire vraie

Les scénarios inspirés de la réalité ou reproduisant une histoire vécue ont souvent le mérite de la sobriété, dans l’écriture, de même que le jeu d’acteur doit être au service de la chose racontée. L’idée qui préside dans cette démarche particulière est la fidélité, autant que possible, au sujet évoqué et indépendamment du traitement cinématographique avec ses propres règles. Il s’agit donc d’intéresser le spectateur à un fait peu commun généralement et tenter de retenir son regard jusqu’au dénouement final. 

Dans le cas présent, le synopsis en lui-même, est presque un résumé sauf que l’essentiel n’est plus dans le pourquoi et comment mais plutôt dans ce que les dialogues vont révéler sur l’héroïne si on peut dire. Le personnage principal est la raison d’être du film puisqu’il relate une histoire partant d’un fait divers comme tant d’autres rapportés dans la presse. La pauvreté même si elle ne conduit pas nécessairement à des comportements extrêmes est néanmoins à l’origine de nombreux cas marqués davantage par le désespoir que des prises de risques répréhensibles par la loi. Or, c’est une vie qui va se trouver complètement bouleversée à partir d’un incident et que le film se propose de raconter jusqu’au bout.

Les conséquences qui en découlent sont toujours dramatiques et constituent, pour ce cas, autant d’éléments de réflexion sur le personnage que le traitement peu commun qui lui a été réservé. Une grande partie du film est ainsi déclinée comme un journal rédigé dans l’épreuve endurée, au jour le jour, par l’héroïne de cette malheureuse aventure qui se retrouve abandonnée par son pays et le combat désespéré d’un père de famille pour faire connaitre la vérité.

Disons d’emblée que toute la force du film réside dans la description des sentiments qu’une femme acculée aux portes du désespoir peut ressentir au point que la question n’est plus de savoir comment est-ce arrivé mais comment va-t-elle en sortir et retrouver le chemin de la vie même avec la dignité meurtrie. La condition humaine est ainsi exposée à nue avec toute la violence qu’implique le traitement par la justice et les hommes de ce qu’il faut bien appeler le délit de la pauvreté.

Pour le remarquable jeu d’acteur de l’héroïne - incarnée par Jun Do Yun -  on serait tenté de dire que c’est une belle histoire pour les séquences poignantes qu’elle réserve, sauf que tout est vrai. Avec toute la force du témoignage qu’il comporte et hormis le traitement cinématographique exceptionnel, Way back home est une réalisation que je qualifierai volontiers d’utile et informative. Il faut la regarder et regarder l’héroïne pour comprendre une certaine réalité de l’existence. C’est sans doute assez pénible à certains moments, mais c’est aussi l’un des nobles aspects du cinéma d’auteur que de savoir traiter de sujets difficiles qui font aussi notre quotidien même sous d’autres latitudes.


bottom of page